La question de la vaccination HPV chez la femme adulte revient régulièrement dans les cabinets de médecine générale, notamment pour les femmes de 25, 30, voire 40 ans ou plus. Plusieurs points sont à considérer :
1. Moins d’efficacité après le début de la vie sexuelle
Le vaccin HPV a été conçu pour être administré avant les premières expositions au virus, c’est-à-dire avant le début de la vie sexuelle. En effet, l’efficacité démontrée dans les études cliniques est maximale chez les jeunes filles non exposées : réduction de près de 90% des lésions pré-cancéreuses liées aux souches couvertes par le vaccin (OMS).
Plus l’âge de la vaccination augmente, plus la probabilité d’avoir été exposée à une ou plusieurs des souches du HPV augmente elle aussi. Par conséquent, le vaccin ne protège pas contre une infection déjà en place ou contre les lésions déjà présentes. Mais il peut protéger contre les autres souches HPV non encore attrapées.
2. Existe-t-il un bénéfice chez la femme adulte ?
Des études récentes ont montré que, chez les femmes jusqu’à 26 ans qui n’ont pas encore été vaccinées, il existe encore un bénéfice. D'où les recommandations officielles pour un rattrapage jusqu’à cet âge. Passé 26 ans, la balance bénéfice/risque est moins évidente, car :
- La majorité des femmes sexuellement actives ont déjà croisé le virus (même si elles ne sont pas infectées à long terme).
- Le vaccin n’aura d’effet préventif que sur les souches non encore rencontrées.
Des essais cliniques sur des femmes vaccinées entre 24 et 45 ans montrent une réduction modérée, mais non négligeable, du risque de lésions précancéreuses, à condition que la femme ne soit pas déjà porteuse d’une infection avec les souches ciblées (
The Lancet, 2009).
3. Pas de recommandation de santé publique après 26 ans (hors situations particulières)
En France : aucune autorité sanitaire ne recommande la vaccination HPV au-delà de 26 ans dans la population générale, en dehors de situations individuelles à discuter avec le médecin (par exemple, une femme immunodéprimée, ou ayant des antécédents de lésions).
Aux États-Unis, le CDC propose une approche au cas par cas pour les femmes de 27 à 45 ans, après discussion avec le médecin sur leur situation individuelle (CDC).